Jeune et en recherche d'emploi, pourquoi s'adresser à La mission locale ?

15 oct 2020

4 min

Jeune et en recherche d'emploi, pourquoi s'adresser à La mission locale ?

Vous manquez d’accompagnement, d’une formation, de conseils ? La mission locale est là pour vous. Cet organisme, créé en 1982 à la suite d’un rapport adressé au Premier ministre par l’ancien résistant Bertrand Schwartz qui préconisait d’aider les jeunes exclus et défavorisés, voit chaque année plus d’un million de jeunes pousser sa porte. La mission locale est engagée en faveur de l’emploi des jeunes de 16 à 25 ans et favorise leur insertion sociale et professionnelle dans tous les domaines : formation, santé, emploi, logement, sports, culture, loisirs et citoyenneté. Elle vous accompagne dans toutes les étapes de votre recherche d’emploi. Le point avec Graziella Bertrand, l’une des responsables de la mission locale angevine.

Des profils variés parmi les bénéficiaires

Que vous soyez apprenti, réfugié, décrocheur scolaire, ex-stagiaire en recherche d’emploi, ou même jeune incarcéré, le soutien de la mission locale pourrait vous être profitable. Aujourd’hui les profils des jeunes aidés par cette institution publique sont aussi variés que le soutien que peut leur offrir cet organisme. « C’est la beauté de la maison », sourit Graziella Bertrand, chargée d’accueil à la mission Locale d’Angers (49).

Comme Graziella, 13 000 professionnels de l’insertion des jeunes s’activent en faveur de leur réinsertion sociale et professionnelle au sein des 437 missions locales que compte le territoire français, en métropole comme dans les Dom-Tom. En 2018, la seule mission locale de Paris a accompagné plus de 18 000 jeunes - dont la moitié n’avait pas de diplôme au moment de son inscription. En mettant à la disposition de ces jeunes aux parcours de vie parfois difficiles des formations professionnalisantes, des aides à la création d’entreprise ou un accompagnement personnalisé, la mission locale les remet sur le chemin de l’emploi.

Aides, formations, partenariats : tout pour réussir son insertion professionnelle

Dès le premier rendez-vous entre un jeune et la mission locale, le conseiller chargé de son accompagnement s’engage en faveur de sa réinsertion professionnelle, par le biais d’ateliers de CV par exemple. « La mission va le positionner sur des formations, des stages », précise Graziella Bertrand. De nombreuses entreprises ont tissé des partenariats fructueux avec la mission locale, et réinsèrent des jeunes tout en les formant. « Il peut s’agir d’entreprises de BTP, comme des services publics ou d’une mairie qui a besoin d’une personne pour s’occuper de la cantine scolaire », détaille-t-elle.

Vous subissez la fracture du numérique ? Vous n’avez pas accès à un ordinateur ou vous ne savez pas vous en servir ? La mission peut vous aider à maîtriser les outils informatiques, tout comme elle propose des cours d’apprentissage du français à destination de jeunes migrants ou des formations courtes en anglais adaptées au monde de l’entreprise.

Vous vous trouvez dans une situation financière délicate ? L’une des mesures phares de la mission locale est la “Garantie Jeune”, un dispositif permettant à des jeunes âgés de 16 à 25 ans en situation de grande précarité de trouver un emploi ou une formation. En contrepartie d’une aide financière plafonnée à 497 euros par mois, la personne accompagnée s’engage à honorer, pendant un an, un certain nombre d’objectifs de recherche d’emploi et à suivre des stages. Pour la seule ville de Paris, plus de 6.400 jeunes ont ainsi signé un contrat de travail grâce à la mission.

De nombreux partenariats culturels sont également tissés entre les missions locales et les acteurs culturels des territoires sur lesquels elles sont implantées. Les missions parisiennes bénéficient par exemple d’un partenariat avec le musée du Louvre, le Forum des images ou encore le centre Pompidou, où les jeunes accompagnés peuvent bénéficier de visites.

Soutenir les projets des entrepreneurs en herbe

« Mais les attributions de la mission locale sont très variées », souligne la responsable de la mission angevine. « Nous voyons également des jeunes pousser notre porte parce qu’ils ont besoin d’une convention de stage, ou d’une aide à la création d’entreprise ». Vous avez une idée de création d’entreprise mais manquez d’appuis, de réseau, de contacts, ou tout simplement de conseils ?

Comme Eolia Essama - alias @yayacdugato sur instagram - 23 ans, vous pourrez bénéficier de l’accompagnement de la mission. Aujourd’hui à la tête d’une florissante entreprise de pâtisserie végétale. La jeune femme a bénéficié du soutien de la mission locale pour développer son projet. « C’était une aventure géniale », se souvient avec enthousiasme la jeune entrepreneure, soutenue par la mission locale de Paris. « J’ai été mise en relation avec la mission grâce à Pôle Emploi. À l’époque, je venais d’achever mes études de pâtisserie, j’avais fait plusieurs stages et je rêvais de monter ma boîte - sans savoir par où commencer” ».

La jeune femme est alors intégrée au “Groupement des Créateurs”, et bénéficie de plusieurs ateliers. « Développement personnel, prendre confiance en soi, savoir pitcher, connaître les démarches nécessaires, avoir accès à l’aide juridictionnelle… C’était un accompagnement très complet », se souvient Eolia. La mission la met également avec d’autres entrepreneurs en herbe, des associations, des banquiers… Autant de contacts précieux pour le lancement d’une petite entreprise.

« Cela a duré une année, pendant laquelle j’ai formidablement évolué professionnellement. Sans la mission, mon projet aurait sans doute vu le jour - mais beaucoup plus lentement et difficilement », sourit la jeune femme, très reconnaissante envers l’organisme pour son aide et son accompagnement.

« Ils m’ont fait prendre confiance en moi et m’ont donné de très belles opportunités. Le fait d’organiser de A à Z un buffet sucré pour la Mairie de Paris, à tout juste 22 ans, par exemple », se souvient-elle. « Je n’ai qu’un conseil à donner aux jeunes qui pourraient bénéficier de la mission et hésitent à le faire : lancez-vous ! Vous avez tout à y gagner, quelque soit votre profil. Croyez en vous et en votre projet, il en vaut la peine ».

La mission locale mise à mal par la crise

Mais les effets du coronavirus - et de la crise économique - frappent de plein fouet acteurs et bénéficiaires de la mission locale. « Nous avons beaucoup plus d’inscriptions », s’inquiète Mme Bertrand. « On compte désormais 5 ou 6 primo-inscriptions par jour, contre 2 ou 3 auparavant. Désormais, nous avons jusqu’à quinze jours de délai pour un premier rendez-vous - ce qui est beaucoup trop ! » Selon les derniers chiffres fournis par Pôle Emploi, le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans de catégorie A, c’est-à-dire n’ayant pas travaillé dans le mois, culminait à 550.000 en juillet - soit une augmentation de 20% par rapport aux chiffres du mois de février. Lors de la précédente crise économique, en 2008, les jeunes avaient été les premiers à subir l’impact des remous de l’économie, selon l’économiste Philippe Defeyt. La mission locale, en cette période trouble pour l’emploi, n’en est que plus importante.

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Photo d’illustration by WTTJ

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