Les 7 profils de collègues face au télétravail forcé
29 oct 2020
4 min
Journaliste indépendante.
Here we go again. Vous pensiez que le confinement n’était qu’un mauvais souvenir ? C’est râté. Le gouverment a pris la décision de remettre le couvert. On repart pour quelques semaines de confinement. Attendons-nous donc au retour des banana cakes, des ateliers coutûre, des longues soirées à écumer les documentaires les plus sombres de Netflix, mais aussi… du télétravail forcé, et donc, accessoirement, de vos collègues en télétravail. Un mode de fonctionnement que chacun gère à sa manière… De celui qui ne quitte plus son pyjama à celui qui jongle entre les biberons et les slides, attendez-vous à retrouver les 7 profils (à peine caricaturés) de télé-travailleurs forcés. Mieux vaut en rire, de toutes les façons, on n’a pas vraiment le choix !
Celui qui a abandonné toute décence vestimentaire
C’est peut-être celui qui s’est le plus réjouit de l’annonce de reconfinement, heureux de renouer avec ses joggings et autres combinaisons en pilou pilou. D’ailleurs, choisir entre jogging, legging ou pyjama sera sans doute la décision la plus complexe qu’il prendra dans sa journée. Il a pourtant tenté de cacher son jeu au début du confinement en mars dernier : au premier jour, il portait une chemise parfaitement repassée lors de la webconférence du matin. Jusqu’à ce qu’un mouvement de webcam hasardeux vous laisse entrevoir l’élastique de ce qui ressemble clairement à un pyjama. Par la suite, il a fait croire qu’il n’avait pas assez de réseau pour afficher sa caméra. Pourtant, lorsque vous l’aviez croisé sur Fortnite, il ne semblait pas avoir de problème de débit. Mais comme vous y étiez aussi et qu’il était 15H00, vous avez décidé de garder ça pour vous.
Celui qui croit toujours pouvoir travailler normalement… avec ses deux enfants à la maison
Malgré les deux mois de confinement que nous avons déjà traversés, il n’a pas perdu son optimisme (ou sa naïveté). Il pensait sincèrement qu’il pourrait avancer sur ses projets comme si rien n’avait changé. C’est le collègue le plus marrant à avoir en visio : « Comme l’expliquait notre interlocuteur allemand, une approche disruptive de résolution du problème nous permettrait de… ENZO, REPOSE LE CHAT TOUT DE SUITE OU JE ME FÂCHE TOUT ROUGE… faire notre place sur le marché. » Sa résilience vous a impressionné, mais ses traits tendus de l’époque ne laissent aucun doute : il n’est pas prêt à remettre ça. La bonne nouvelle pour lui ? Les écoles qui restent ouvertes, réduisant la plage horaire des perturbations familiales de 16h30 à 18h30 uniquement.
Celui qui est au fond du gouffre
Il a besoin de brainstorming, de reporting et de machine à cafing. Sans sa dose d’anglicismes et d’afterworks hebdomadaires, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Désespéré par l’annonce du reconfinement, il a commencé à brainstormer avec son chat. Il est d’ailleurs en désaccord total sur le top 3 des meilleures marques de croquettes.
Celui qui est toujours dans le déni
Lors du premier confinement, il s’est installé un bureau sur la table du salon, un “espace détente” entre l’évier et la machine à laver… et a même acheté du mauvais café pour lui rappeler celui de la cafet’. Il est le seul à ne pas avoir compris que le confinement était l’occasion de faire la grasse matinée et se lève donc tous les matins à 7H30. Comme avant. Après avoir pris sa douche, il choisit une cravate assortie à sa chemise et prépare son tupperware pour le midi. Tupperware qu’il mangera froid, devant son ordinateur, avec des couverts en plastique. On ne change pas les bonnes habitudes. Vous le soupçonnez même d’avoir cherché une playlist “bruits d’open-space” sur YouTube pour accompagner ses journées.
Celui qui panique toujours autant
Si votre entourage s’est à peu près familiarisé avec la situation de pandémie, chez lui, la panique ne fait qu’augmenter. D’ailleurs, il n’avait pas daigné revenir au bureau, même au déconfinement. Dès votre première réunion en visio de reconfinement, il a sursauté quand vous avez éternué. «DANS TON COUDE, DANS TON COUDE ! », a-t-il crié, provoquant un quasi-arrêt cardiaque de votre collègue Micheline, qui avait réglé le volume de son casque au maximum. Deux shots de gel hydroalcoolique plus tard, il vous a annoncé qu’il ne travaillerait plus que par e-mails interposés. Par la suite, il a appris sur BFM que les claviers et écrans de téléphones étaient de véritables nids à microbes. Il a alors pris la décision d’écrire avec les coudes uniquement. C’esqt mojkns pratiqudfe maiqs ça marcghe.
Celui qui se prend pour Interpol
Avec lui, pas de tire-au-flanc. Il impose à tout le monde un programme militaire : point de synchro le matin, point d’avancement à midi et débrief le soir. Puisque ça avait “si bien fonctionné” au dernier confinement, pourquoi changer de méthode ? Il a profité de la baisse d’activité pour trier tous ses e-mails et remettre sur le tapis les points en suspens de ces trois dernières années. Entre deux fouilles archéologiques de sa boîte de réception, il vient vous parler de façon aléatoire sur Skype et calcule votre temps de réaction. « 8 minutes ? Qu’est-ce que tu étais en train de faire ? Il va falloir être plus réactif la prochaine fois ! ». Vous n’osez même plus râler à voix-haute, il serait capable d’avoir installé des micros dans votre salon. Ça ne vous avait pas manqué.
Celui qui passe en retraite anticipée avant l’heure
Il a pourtant une très grande conscience professionnelle d’habitude. Mais à distance, sa bonne volonté a disparu aussi rapidement que les stocks de pâtes et de PQ dans les supermarchés. Entre les séances de yoga matinales, l’intégrale de Game of Thrones à revoir et ses siestes de quatre heures, difficile pour lui d’avancer sur ses projets. Il répond aux e-mails deux fois par jour maximum, sans doute pendant que ses épisodes de série chargent sur son ordinateur. De temps en temps, il agite la souris de son ordinateur pro pour faire croire qu’il est toujours actif sur Skype. Maintenant vous le savez, ne comptez pas sur lui si une urgence se présente à vous. Sa technique est maintenant bien rôdée.
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Photo by WTTJ
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