Les news pour briller à la machine à café (ou de son canapé) le 4 juin 2020

Jun 04, 2020

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Les news pour briller à la machine à café (ou de son canapé) le 4 juin 2020
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Elise Assibat

Journaliste - Welcome to the Jungle

Parce qu’on sait à quel point la crise du coronavirus bouscule notre quotidien et qu’il est difficile de s’y retrouver dans toute l’information que nous consommons et les ouï-dire, la rédaction de Welcome to the Jungle vous livre chaque semaine les dernières actualités chaudes du monde du travail, quelque peu bouleversé. Et n’oubliez pas de prendre soin de vous !

1 jeune sur 6 privé d’emploi dans le monde à cause du coronavirus

Des chiffres révélateurs. À l’initiative d’une étude pour mesurer l’impact de la crise sanitaire chez les jeunes de moins de 29 ans, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a annoncé mercredi 27 mai, qu’un jeune sur six aurait été privé d’emploi. Grand nombre d’entre eux ont vu leurs activités professionnelles s’interrompre en raison du confinement, tandis que ceux ayant pu conserver leurs postes ont bien souvent été contraints de diminuer leur temps de travail (en moyenne de 23%). Des chiffres préoccupants, surtout lorsqu’on sait que les [jeunes diplômés](https://www.welcometothejungle.com/fr/articles/jeunes-diplomes-comment-evaluer-sa-valeur) souffrent tout particulièrement des conséquences économiques de la crise du coronavirus** : en raison de leur manque d’expérience, mais aussi de leur statut souvent précaire (CDD, intérim, temps partiel…) Plus que seulement impactée, cette génération que certains qualifie déjà de “sacrifiée”, attend maintenant des mesures concrètes pour les soulager.

Une aide pour l’hôtellerie et le tourisme prolongée jusqu’à la fin de l’année

Si la plupart des restaurants français viennent de rouvrir dans les zones vertes, le secteur du tourisme, lui, peine à se relever. Le Premier ministre a donc annoncé mardi 2 juin à l’Assemblée nationale la prolongation des aides à destination de l’hôtellerie et de la restauration, et ce jusqu’à la fin de l’année 2020 : « Nous voulons continuer à aider ce secteur pour qu’il puisse passer cette étape très difficile » a déclaré Edouard Philippe. Le gouvernement a en effet jugé que les conséquences économiques de la pandémie autant que la situation actuelle de déconfinement ne permettaient pas à ces professionnels de travailler dans les conditions optimales pour rattraper le chiffre d’affaires perdu pendant le confinement. Pour appuyer ses annonces, l’Etat a confirmé la mise en place de mesures exceptionnelles de soutien, telle que le fonds de solidarité pouvant aller jusqu’à 10 000 €. En attendant, on réserve ses prochaines vacances en France !

Ryanair : ses salariés en France verront-ils leur salaire baisser, contre un maintien des emplois ?

Pour la compagnie aérienne irlandaise, pas d’alternative possible : le personnel basé en France devra choisir entre accepter une baisse de salaire ou être licencier. Ryanair a exprimé dans un communiqué de presse la volonté de réduire les salaires de ses employés français de près de 20% pour les plus hauts et de 10% pour de plus bas (stewards et des hôtesses de l’air) au risque de licencier ceux qui refuseraient de jouer le jeu. Si la majorité des syndicats dénoncent un chantage, certains, parmi lequel le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL), ont accepté l’ultimatum aux vues des circonstances économiques exceptionnelles pour le secteur de l’aéronautique, mettant l’accent sur le fameux principe d’« accord de performance collective ».

De nombreuses entreprises françaises fragilisées par la pandémie ont déjà eu recours à ce principe légal mais controversé, qui consiste à baisser temporairement le salaire de leurs employés, contre un maintien des emplois. La mise en place d’un tel principe fait notamment débat car depuis sa mise en vigueur en septembre 2017, son usage a révélé qu’il ne permettait en rien de lutter contre les fermetures d’entreprises si celles-ci étaient inévitables. Mais dans le contexte de crise sanitaire actuel et l’augmentation sans précédent des chiffres du chômage, la ministre du Travail encourage les chefs d’entreprises à privilégier ce dispositif plutôt que de mettre à exécution des plans sociaux. Une bonne solution à court terme ? Seul l’avenir nous le dira…

Les Français ont plus peur du chômage que du Covid-19

Entre la crise économique qui se précise et un virus responsable d’environ 400 000 morts dans le monde, les Français ont tranché : la peur du chômage l’emporte désormais sur les inquiétudes sanitaires, selon une étude Ifop pour le cabinet No Com, que Le Parisien a dévoilé le 31 mai. Un résultat qui tranche sur les précédents : il y a trois semaines, cette même étude montrait que l’esprit de nos compatriotes « était tourmenté entre ces deux peurs sans que l’une n’écrase l’autre. »

Pour Pierre Giacometti, le cofondateur de No Com, l’explication est simple : ces deux dernières semaines le décompte des faillites des entreprises et les plans sociaux ont remplacé ceux des morts du coronavirus. Et si la peur de la précarité est particulièrement forte dans les catégories populaires, le sondage montre qu’elle n’épargne aucune catégorie sociale (artisans, commerçants, chefs d’entreprise…)

Un dispositif d’activité partielle longue durée ?

Alors que la prise en charge du chômage partiel par l’État est progressivement en train de diminuer, le gouvernement travaille à la mise en place d’un dispositif alternatif pour soutenir les secteurs les plus en difficulté. « Il pourrait permettre, en échange du maintien de l’emploi, d’adapter le temps de travail et les rémunérations pendant un certain temps, avec un soutien financier de l’État, a déclaré Muriel Pénicaud dans les colonnes du Figaro, le 28 mai. Les salariés qui travailleraient moins, pourraient en profiter pour se former vers de nouveaux métiers liés à la transition écologique et au numérique. »

Si cette mesure d’urgence ne devrait pas concerner toutes les entreprises qui ont encore recours au chômage partiel, la ministre assure qu’elle sera adaptée de façon à « prendre en compte les spécificités de chaque secteur, par exemple le tourisme. » Aussi, pour les entreprises dont l’activité ne repartirait pas, elle ajoute « qu’il faudra sans doute renforcer la dimension formation et reconversion des salariés, en cas de reclassement pour aller vers d’autres secteurs qui recrutent. » Pour la ministre du Travail, le message est net : « Notre boussole : la préservation de l’emploi ou la reconversion des compétences. Nous le ferons en utilisant les outils les plus pertinents. »

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Photo d’illustration by WTTJ*

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