Les news pour briller à la machine à café le 23 avril 2020

Apr 23, 2020

7 mins

Les news pour briller à la machine à café le 23 avril 2020
authors
Romane Ganneval

Journaliste - Welcome to the Jungle

Elise Assibat

Journaliste - Welcome to the Jungle

Parce qu’on sait à quel point le confinement lié à la crise du coronavirus bouscule notre quotidien et qu’il est difficile de s’y retrouver dans toute l’information que nous consommons et les ouï-dire, la rédaction de Welcome to the Jungle vous livre chaque semaine les dernières actualités chaudes du monde du travail, quelque peu bouleversé. Et n’oubliez pas de prendre soin de vous !

LES DERNIÈRES NEWS

Près d’un actif sur deux serait en situation de détresse psychologique

Sentiment d’abandon, solitude, surmenage, anxiété, sédentarité, mauvaise communication entre les équipes…. Le confinement semble avoir un impact significatif sur la santé mentale des salariés Français. Selon un sondage Opinionway pour le cabinet Empreinte Humaine réalisé fin mars-début avril, 44% des salariés en télétravail interrogés déclarent être en situation de « détresse psychologique », soit dix points de plus qu’avant le début de crise sanitaire. Dans le détail, 27% des sondés estiment que leur détresse psychologique est modérée et 18% d’entre-eux la considère élevée. Pour les salariés en télétravail forcé, celle-ci semble concerner davantage les managers (20%), les personnes confinées dans un logement de moins de 40m2 (24,6%), les salariés confinés en couple (20%) ou avec un enfant (22%). Ce sondage révèle également que dans cette période particulière, les salariés sont plus épaulés et réconfortés par leurs collègues pour 79% d’entre eux, que par leur N+1 (70%), leur direction (67%) ou que par leur DRH (59%).

Après quelques semaines de confinement, un quart des salariés Français présenteraient même un risque de dépression nécessitant la prise d’un traitement médicamenteux. Inquiets, les psychologues ont décidé d’alerter les pouvoirs publics et les entreprises afin d’éviter que la situation ne se détériore davantage. On croise les doigts pour que le moral revienne à l’arrivée des beaux jours…

Les fonctionnaires vont perdre des jours de RTT

On le sait depuis un peu plus d’une semaine maintenant, les fonctionnaires qui ont été au front pendant toute la durée du confinement vont pouvoir toucher une prime défiscalisée (exonérée d’impôts) pouvant aller jusqu’à 1000 euros. Cette gratification exceptionnelle concerne également les agents du service public qui sont en télétravail, dans une moindre mesure. En revanche, ce que l’on ignorait jusqu’à présent, c’est qu’il y aura une contrepartie à ce petit coup de pouce de l’État. Et pas des plus réjouissantes puisqu’il s’agit d’autoriser les institutions à mordre sur une partie des RTT et des congés payés.

Ainsi, pour les fonctionnaires en télétravail, leur chef de service va pouvoir leur imposer de prendre cinq jours de RTT entre le 17 avril et la date de fin du confinement. Dans le cas où le stock de jours a d’ores et déjà été épuisé, la direction aura le droit de piocher dans les jours de congé. Si chaque fonctionnaire doit être informé au moins un jour avant la mise en place de cette mesure dans leur service, ils seront dans l’obligation de l’accepter. Pour les agents de l’État qui ne peuvent pas être en télétravail et qui ont dû cesser leur activité pendant toute la durée confinement, eux, vont se voir saisir de dix jours de RTT. Cinq, pour la période entre le début du confinement et le 16 avril et cinq autres entre le 17 avril et la fin du confinement, soit le 11 mai en théorie. 2020 et les vacances, ce n’est définitivement pas une grande histoire d’amour…

Le 1er mai, tous au balcon ?

Non, on ne parle pas d’applaudir les soignants en chœur sur son balcon à 20h… « Alors que le monde entier fait face à la pandémie, ce 1er mai sera plus que jamais la journée internationale de luttes des travailleuses et travailleurs », ont déclaré les syndicats CGT, FSU, Solidaires, Unef dans un communiqué commun. En effet, ils estiment que le confinement ne doit pas empêcher la mobilisation du 1er mai d’avoir lieu. Et s’il n’y aura évidemment pas de cortèges dans les rues, les syndicats proposent d’arborer des pancartes depuis son balcon et d’inonder les réseaux sociaux de slogans revendicatifs. En cette pandémie de coronavirus, sept organisations syndicales veulent pour cette journée mettre en lumière les « oubliés », les « invisibles de nos sociétés qui continuent à travailler, le plus souvent au risque de leur propre vie. »

« Les paroles de reconnaissance des gouvernements n’ont pas été suivies d’actes forts. Les mots sont évidemment insuffisants pour exprimer notre colère et notre détermination à faire changer les choses », regrettent les syndicats dans leur communiqué qui réclament « de vraies revalorisations salariales du Smic et des salaires. » De son côté, le syndicat réformiste Force ouvrière souhaite en plus de l’augmentation des plus bas salaires porter ses revendications sur « l’égalité salariale femmes-hommes » et sur le « renforcement des systèmes de protection sociale collective (santé, assurance chômage et retraite) », peut-on lire dans la déclaration de sa commission adoptée le 20 avril. Reste à savoir quelle sera la teneur des messages choisis par les travailleurs français et dans quelle mesure l’appel sera suivi. Alors après les applaudissements, la révolte ?

Un décret ouvre le chômage partiel aux journalistes pigistes et autres auto-entrepreneurs

Grande nouvelles pour les journalistes pigistes qui accèdent (enfin) au chômage partiel ! Le décret publié vendredi 17 avril stipule désormais que dès lorsqu’un journaliste aura effectué trois piges sur les douze derniers mois, dont deux dans les quatre derniers mois ou s’il participe à la dernière publication d’un trimestriel, il pourra y avoir droit.

La crise du coronavirus a en effet été très rude pour ces travailleurs indépendant au statut déjà très précaire. Les représentants syndicaux n’avaient alors pas eu d’autre choix que celui d’alerter, au début du mois d’avril, l’inquiétante situation des pigistes. L’idée étant bien de les sauver de cette crise qui, jusque là, les excluait de toute aide financière… Ces règles s’appliquent également à grande partie des auto-entrepreneurs, à savoir le personnel navigant de l’aviation civile, les voyageurs représentants placiers, les salariés à domicile rémunérés à la tâche, les artistes, techniciens et ouvriers du spectacle vivant et enregistré, ainsi que les mannequins.

LES GOOD NEWS

En cette période difficile où nous sommes assaillis d’informations anxiogènes, où nous comptons chaque jour les morts du coronavirus, la rédaction de Welcome to the jungle a fait le choix de vous parler aussi de ce qui allait bien. C’était presque mission impossible mais nous avons réussi à trouver : des initiatives citoyennes et solidaires, mais aussi des découvertes porteuses d’espoir.

Du tutu au masque: quand les couturiers de l’Opéra participent à “l’effort de guerre”

Place aux bonnes nouvelles, à commencer par le monde de l’opéra ! C’est désormais au tour des couturiers issus des grandes maisons françaises de troquer leur habituels tutus, corsets et mantelets pour se tourner dans la fabrication des masques de protection. Depuis déjà près de trois semaines, les couturiers mettent en effet leur expertise au service de « l’effort de guerre ». Un moyen de lutter au mieux contre l’expansion de la maladie et de protéger le personnel soignant du coronavirus. Christine Neumeister, directrice des costumes à l’Opéra de Paris, se charge aini de rassembler l’ensemble de ces masques artisanaux dans des « sacs à tutus » tagués « Opéra de Paris » et confectionnés par près d’une trentaine de couturiers confinés depuis le début du mois d’avril. Elle confie d’ailleurs à l’AFP en avoir déjà récolté plusieurs milliers en seulement quelques semaines !

Ces derniers ont ensuite été redistribués à la section des soins à domicile de la Croix-Rouge de Clichy ainsi qu’à une maternité du groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon à Paris ou encore à l’Armée du Salut. « On a la matière et le savoir-faire, affirme-t-elle à l’AFP. C’est valorisant. Notre travail, qui est le métier d’art dans toute sa splendeur, peut aussi servir en moment de crise. » Depuis, le mouvement s’est très largement étendu à l’ensemble des maisons d’opéra sur tout le territoire et ce notamment grâce à l’Association de normalisation (Afnor) qui a mis en ligne un mode d’emploi des plus précautionneux pour confectionner un masque ! En passant par Marseille, Bordeaux, Toulouse, c’est dorénavant les petites mains qui se retrouvent cette fois-ci en première ligne, où plutôt même sur le devant de la scène !

Un épicier ambulant au chevet des plus fragiles

Épicier ambulant, Claude Motte l’est depuis 33 ans, et pourtant, lui et sa camionnette n’ont jamais été autant attendus qu’aujourd’hui dans les villages du nord de la Drôme ! Au vue du contexte actuel de crise sanitaire, son rôle a en effet rarement autant été apprécié puisque ce dernier se charge, en temps de « guerre » comme en temps normal, d’approvisionner à domicile les personnes âgées, et isolées, d’après une liste de course soigneusement rédigée à son attention.

Cette initiative solidaire, Claude en a toujours fait son devoir mais il confie à l’AFP n’avoir jamais été autant débordé que ces temps-ci ! Pas de doute pour ses clients habituels, il les connaît, mais ce sont désormais bien d’autres personnes qui s’ajoutent au lot, d’autant plus exempts que d’habitude à réaliser cette tâche en raison du confinement et des risques que présente pour eux l’extérieur. Pourtant, si le temps vient parfois à manquer, le service ne s’arrête pas là ! Ses passages sont en effet toujours l’occasion de tenir compagnie à ces personnes fragilisées qui ne voient plus grand monde, de les aider où simplement de discuter un peu avec eux en prenant des nouvelles. « Les gens cherchent autre chose que les courses, ils cherchent un contact. On me propose souvent de boire le café mais je n’ai pas le temps ! », ajoute Claude. Bref une histoire qui fait du bien.

Netflix lance un fonds de soutien pour les intermittents du spectacle

Si Netflix était déjà votre rocher face à l’ennui pendant la crise, il peut bien devenir le héros des intermittents également. Alors que l’univers du cinéma se retrouve nettement impacté par la crise sanitaire actuelle, la plateforme de streaming a décidé de venir en aide aux intermittents du spectacle ! Le géant numérique apporte ainsi son soutien aux artistes et techniciens intermittents en créant un fond d’urgence de près d’un million d’euros pour la France.

Depuis le mois de mars, toutes les productions audiovisuelles ont été mises à l’arrêt en raison du contexte, délaissant par la même occasion l’ensemble des intermittents du spectacle. Ces derniers ne pouvant profiter du chômage partiel, représentent donc près de 15 452 artistes, d’après le Syndicat français des artistes (SFA,) qui ont vu leur activités professionnelles prendre fin entre mars et avril. Ce soutien financier s’élèvera, sous conditions, entre 500€ et 900€, et concernera en premier lieu les intermittents les plus fragilisés, à savoir les personnes dont les ressources n’excèdent pas 15 000€ par an. Si l’initiative a bien évidemment été applaudie par la sphère culturelle, la FO et la CGT déclarent néanmoins en attendre davantage de la part des grands de ce milieu, qu’ils considèrent encore trop peu impliqué dans une survie durable du cinéma. Affaire à suivre…

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Photo d’illustration by WTTJ

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