Nouveaux financements, nouvelles compétences : 8 métiers de la finance participative

16. 10. 2018

6 min.

Nouveaux financements, nouvelles compétences : 8 métiers de la finance participative
autor
Kevin

CTO - directeur technique

Depuis quelques années déjà, la finance participative est devenue une réelle alternative au financement bancaire classique. Avec 336 millions d’euros collectés en 2017, la finance participative permet à chacun d’investir, de prêter ou de donner de l’argent à des sociétés, directement sur une plateforme en ligne. Pour réussir ce tour de force et afficher une hausse de 44% par rapport à l’année précédente d’après Financement Participatif France, l’association des professionnels du crowdfunding, de nombreuses compétences sont indispensables.

Pour comprendre ce nouvel essor, nous avons échangé avec Vincent Touboul-Flachaire, Président-Fondateur de Goodeed qui utilise les revenus publicitaires internet pour financer des projets d’associations et Claire, HR Manager de Ulule, une plateforme leader dans le don avec contrepartie.

Le Community Manager

Pour qu’une campagne de financement participatif soit une réussite, il est impératif d’en maîtriser la communication. Le Community Manager doit savoir relayer le projet au bon moment sur les réseaux sociaux en donnant envie aux lecteurs de suivre l’aventure et de participer.

Par ailleurs, le Community Manager aura également pour mission d’aider au développement de la plateforme en elle-même en relayant l’état d’esprit de la société sur les différents médias. Véhiculer une image positive, dynamique et attirante de la plateforme sera crucial pour le bon développement de celle-ci.

Ses compétences : de la bonne humeur avant tout, le Community Manager doit être une boule d’énergie positive qui donne envie d’adhérer au projet. Pour le cursus, des études en communication, si possible digitale, seront les bienvenues afin de parfaitement maîtriser les différents médias.

Le Responsable projet ou expert en crowdfunding

Une plateforme de financement participatif peut gérer des dizaines et des dizaines de projets. Pour que le suivi entre la société, ses contributeurs et la plateforme soit bon, il est impératif d’avoir un référent suivant le projet du début jusqu’à la clôture. Chez Ulule, « l’accompagnateur de projets, coach de façon personnalisée, chaque personne souhaitant mener une campagne de crowdfunding afin de lui donner les meilleures chances de succès. »

Le Responsable projet est présent de « la conception de la page de collecte à l’animation de sa campagne. » Il doit savoir investir l’ensemble des équipes dans la réussite de son projet, notamment les équipes de communication et de marketing en proposant des astuces qui marchent comme la « gamification de la campagne. » En fonction des retours terrain, il aura bien souvent son mot à dire dans l’orientation stratégique des projets ou de la plateforme.

Ses compétences : le Responsable projet devra faire preuve de rigueur pour ne pas se laisser distraire par une masse de projets qui peut être importante. Toujours selon Claire, l’expert en crowdfunding devra « s’appuyer sur une très bonne maîtrise du web et de l’utilisation des réseaux sociaux ainsi que sur de belles qualités rédactionnelles. En passant de l’association locale au Youtuber aguerri, l’expert en crowdfunding devra en permanence s’adapter. » Les profils recherchés ont souvent un niveau bac+5 Sup de Co, IEP ou équivalent mais ils doivent surtout avoir « de très nombreux centres d’intérêts. »

« L’accompagnateur de projets coach de façon personnalisée chaque personne souhaitant mener une campagne de crowdfunding afin de lui donner les meilleures chances de succès. » - Claire, HR Manager chez Ulule.

Le Responsable des partenariats ou Chargé Marketing

Dans le financement participatif, la concurrence est également importante avec de nombreuses plateformes proposant quelquefois des prestations relativement semblables. Pour réussir à se démarquer des autres plateformes et à augmenter l’acquisition utilisateurs, la plupart des sociétés nomment un Responsable des partenariats ou un Chargé Marketing qui aura pour mission de tisser des liens avec des partenaires et de représenter la société dans son écosystème.

Le rôle de ce Partnerships Developer est selon Claire de « concevoir des dispositifs adaptés aux entreprises ciblées, de négocier et de conclure des contrats de partenariats et d’assurer le suivi des opérations. »

En fonction de l’étendue de ses missions, il pourra plus ou moins être focus sur l’acquisition clients. Dans ce cas, les profils devront être, selon Vincent, des « personnes qui savent investir des budgets publicitaires sur Facebook, Snap, Insta, Google… Ils doivent donc être des pros de l’analytics et être très metrics centric. »

Ses compétences : à la frontière entre le commercial et la communication, le Responsable des partenariats est un poste hybride. En effet, ce dernier devra montrer un savoir-être irréprochable pour susciter l’envie chez les partenaires tout en étant parfaitement au fait avec l’image qu’il véhicule. Différents cursus peuvent mener à cette fonction, chez Goodeed on recherchera entre autres des profils « sup de co, IAE, sup de pub ou Iscom. »

L’Analyste Financier

Même si elle révolutionne la finance par la désintermédiation qu’elle permet, la finance participative ne s’affranchit pas totalement des exigences des financeurs. Pour réussir à développer une solide et fidèle base de contributeurs, la plateforme devra être particulièrement vigilante dans l’analyse du risque des dossiers présentés.

En effet, la plateforme aura une mission d’analyse et de contrôle de la qualité des projets à laquelle le contributeur se référera. L’Analyste Financier a donc pour rôle d’étudier le positionnement stratégique de l’entreprise ou le risque financier présenté par le client.

Ses compétences : La curiosité intellectuelle est une sacrée force chez un Analyste Financier. En cherchant à comprendre les business models des sociétés, l’Analyste Financier se posera les bonnes questions et aiguisera son jugement. Des profils gestionnaires sont attendus sur ce poste qui est très formateur dans un parcours financier.

Le Web Designer UI/UX

La présentation d’un projet contribue énormément à sa réussite. Pour augmenter les chances de financement des projets, les plateformes ne lésinent pas sur le design de leur site. Le Web Designer UI/UX aura pour mission de rendre beau le visuel du site et d’améliorer l’expérience du visiteur.

Grâce à ses compétences, le Web Designer saura retenir l’attention d’un prospect qui aura aimé son passage sur la plateforme. Il est donc primordial dans le développement d’une société de financement participatif.

Ses compétences : Outre les aspects techniques qui l’obligent à maîtriser l’étude et la recherche utilisateur ou le design d’interaction, un Web Designer devra avoir avant tout des compétences graphiques et marketing. Savoir se mettre à la place du client est une clé de réussite dans ce poste.

Le Business Développeur

Comme dans de nombreuses start-ups, le métier de Business Développeur est fortement représenté dans les plateformes de financement participatif. La mission d’un Business Développeur est de prendre une multitude de contacts commerciaux pour réussir à décrocher de nouveaux dossiers ou de nouveaux contributeurs.

Son poste est souvent clé puisqu’il assure la dynamique commerciale de la plateforme en maîtrisant le deal-flow. Il est en première ligne face aux clients et doit donc parfaitement être en phase avec le discours stratégique de la plateforme.

Chez Goodeed, les Business Développeurs sont des « super héros, car ils transforment les budgets publicitaires en dons. » Pour des profils qui doivent faire face à la saturation dans le monde de la régie publicitaire, Goodeed propose un challenge très excitant pour des personnes qui sont d’après Vincent « jeunes, très travailleurs, obstinés, inspirants et enthousiastes. »

Ses compétences : Un Business Développeur doit être tenace, résilient et capable d’adapter son discours commercial en fonction de l’interlocuteur. Souvent de formation sup de co, il devra par ailleurs être très pointu dans les aspects techniques des campagnes de financement participatif. En effet, avant de basculer vers un Success Manager, le client posera ses questions au Business Développeur en premier.

Le Country Manager

Dans un marché où la course à la taille est importante, l’ambition de la plupart des plateformes de financement participatif est internationale. Pour réussir le challenge d’un développement à l’étranger, les sociétés déploient souvent le modèle Uber en nommant un Country Manager qui sera chargé de développer en amont la société dans le pays avant que la structure ne s’y implante.

Ce poste est donc un formidable métier touche à tout qui mêle le savoir-faire d’un Responsable de partenariats à celui d’un Business Développeur. En partant souvent de rien, le challenge est intéressant et nécessite une implication importante de la part du Country Manager

Ses compétences : Le Country Manager est avant tout un entrepreneur qui souhaite créer une « _business unit » _unique à l’image de la société. En s’appuyant sur le discours stratégique souhaité par la plateforme, il devra aller convaincre un ensemble de partenaires et de clients. Il devra évidemment maîtriser l’ensemble des techniques commerciales mais devra également être très habile dans sa communication.

Le Développeur tech (full stack, front-end, back-end)

Le Développeur est un profil clé pour les différentes plateformes de crowdfunding. Selon Claire, « le développeur participe à l’évolution constante du socle (back, front, API) des différentes plateformes en utilisant les langages les plus pertinents (Python, Go, React.js, etc.). »

Ses compétences : Selon Vincent, le choix d’un Développeur « se fera essentiellement en fonction de la maîtrise des langages (Angular, Node JS, Mongo DB, Rabbit MQ…) même si des écoles comme Epitech ou Epita seront privilégiées. » Claire met également en avant la nécessité de « maîtriser l’architecture MVC et de développer une capacité de challenger les besoins business pour réussir à faire évoluer les fonctionnalités en fonction des attentes. » Quelques publications en open source pourront être un bon argument pour se faire choisir.

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Photo by WTTJ