Période de creux au travail : comment combler l'ennui ?
01. 8. 2020
4 min.
Salarié-qui-s’ennuie : animal diurne que vous reconnaîtrez facilement à son air hagard et sa démarche abattue. Ce spécimen est atteint d’un mal heureusement curable : l’ennui. Pris en charge à temps, il peut même sortir de sa condition et vivre en harmonie avec les autres congénères, les salariés épanouis.
Si l’ennui est plus difficile à vivre qu’il n’y paraît, voici quelques conseils pratiques pour relativiser et remplir au mieux ses longues journées d’Août au bureau, sans jamais tourner en rond.
Une espèce sur-représentée
Christian Bourion, professeur d’économie et spécialiste du sujet, estime que 30% des salariés français seraient concernés de près ou de loin par le syndrome de l’ennui au travail. Un phénomène qui, s’il dure trop longtemps peut se transformer en véritable pathologie : c’est d’ailleurs ce que l’on appelle aujourd’hui un “bore-out”.
Comment en arrive-t-on là ? Les raisons qui conduisent à l’absence d’activité sont nombreuses : sur-qualification par rapport au poste, baisse d’activité de l’entreprise, mise au placard… Des moments d’inactivité qui coûtent cher aux entreprises : aux États-Unis par exemple, une étude de la Harvard Business School estime les pertes à près de 100 milliards de dollars par an. Un chiffre “choc” qui éclaire une tendance de fond et commune à la plupart des pays développés.
Comment occuper ce temps-libre ?
Au début, ces périodes d’inactivités sont souvent reçues avec enthousiasme. « J’ai travaillé très dur pendant des mois pour finaliser un gros projet. Après ça, mon activité s’est considérablement réduite et j’étais ravie ! J’ai bullé sur Facebook et Twitter et passé beaucoup de temps à tchater avec des amis. C’était sympa les trois premières semaines. Aujourd’hui ça fait quatre mois, j’ai clairement fait le tour et j’angoisse à l’idée d’aller travailler le matin », nous explique Camille, ingénieur dans le bâtiment. Mais si la situation ne peut pas changer, comment tirer parti de ce temps libre et le transformer en opportunité ?
Formez-vous, développez de nouvelles compétences
On a rarement l’occasion d’être payé à apprendre, alors profitez-en. Il existe aujourd’hui des milliers de formations accessibles en ligne, gratuitement ou presque. OpenClassRooms ou encore My Mooc vous permettent d’étudier des sujets aussi divers que l’anthropologie, le design thinking ou encore l’impression 3D. Pas d’excuses, il y en a pour tous les goûts !
Faites de la veille
Être le premier informé de la sortie de la dernière vidéo de Norman, c’est bien, mais être à la pointe de l’actualité sur votre secteur, c’est mieux. Abonnez-vous à des publications spécialisées, écoutez des podcasts ou listez les blogs professionnels qui vous concernent. Mieux, partagez ces informations avec vos collègues, ils vous remercieront.
Lisez
Avec les millions de livres disponibles en ligne, vous pouvez même feuilleter le dernier Houellebecq comme si de rien n’était. Pensez à froncer les sourcils de manière régulière ou à marmonner des mots intelligents et on pensera que vous lisez une publication professionnelle et extrêmement pointue. Ou alors, découvrez Koober, une application qui vous permet d’accéder aux résumés de centaines de livres pour apprendre en accéléré.
Comme pour la veille, vous pouvez sélectionner quelques ouvrages qui pourraient vous aider à approfondir vos connaissances et vous former un peu plus dans votre job.
Travaillez… pour quelqu’un d’autre
Si votre contrat ne spécifie pas le contraire, créez-vous un statut de micro-entrepreneur et réalisez quelques missions ponctuelles. « Je suis journaliste de formation. Suite à un plan social, j’ai retrouvé un travail dans le service communication d’une grosse boîte. J’ai très peu de travail, je suis occupé deux jours par semaine environ. Le reste du temps, je fais discrètement des piges pour des blogs. Ça m’aide à tenir le coup le temps de trouver mieux », raconte Hugo. Des sites comme Malt ou la Crème de la Crème, spécialisés dans le freelancing, peuvent vous aider à trouver des projets rapides et réalisables à distance.
« J’ai très peu de travail, je suis occupé deux jours par semaine environ. Le reste du temps, je fais discrètement des piges pour des blogs. Ça m’aide à tenir le coup le temps de trouver mieux » - Hugo, communicant
Bonus : achetez des grilles de Loto. Débrouillez-vous pour gagner, rachetez votre entreprise, puis nommez votre ancien manager (celui qui ne vous donnait rien à faire) au poste de “Responsable des sudokus”.
Période d’ennui prolongée : 3 conseils pour revenir dans le game
Comprendre
Pour déterminer comment changer les choses, il faut déjà analyser l’origine du problème : quand et comment avez-vous commencé à vous ennuyer ? Le problème vient-il d’un manque d’activité général au sein de l’entreprise, d’un manager qui ne sait pas déléguer, d’un poste inadapté à vos compétences ?
Se fixer des objectifs
À force de s’ennuyer, on perd confiance en soi et on se démotive. C’est un cercle vicieux : plus on s’ennuie, moins on a envie de faire quelque chose. Alors faites votre plan de bataille étape par étape : lister les projets existants en interne qui pourraient vous intéresser, parler à votre manager, échanger avec trois personnes de directions différentes, développer une nouvelle compétence nécessaire pour changer de service…
Rebellez-vous, mais dans les règles
Vous aimez cette entreprise, mais personne ne vous donne de travail ? Créez votre propre activité. Réfléchissez, seul ou à plusieurs, à une solution autour de votre cœur de métier : nouvelle idée, nouveau process, nouveau produit. S’il le faut, travaillez en secret jusqu’à ce que vous ayez une première version viable à présenter à vos supérieurs. Au mieux, ils vous proposeront de la poursuivre, au pire, ils auront la preuve de votre motivation.
Si aucune de ces solutions n’a porté ses fruits et que vous avez fait le tour des petites occupations temporaires possibles, la dernière solution est peut-être… la fuite. Prenez le temps de choisir soigneusement une nouvelle tribu qui vous permettra de vous épanouir.
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Photo by WTTJ
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