5 histoires de potes qui ont bâti des empires

07. 7. 2021

5 min.

5 histoires de potes qui ont bâti des empires
autor
Anne-Laure Civeyrac

Tech Editor @ WTTJ

Il était une fois cinq rencontres. Cinq rencontres sur les bancs de l’école ou une piste d’athlétisme qui ont marqué le début de collaborations incroyables et ont mené à la création d’entreprises que vous connaissez tous. Parce que deux cerveaux valent mieux qu’un, parce que Tic ne serait rien sans Tac, et surtout parce qu’un Perrier vient toujours avec sa rondelle, c’est à deux (et parfois à trois) que ces entrepreneurs ont eu le déclic. On vous raconte l’histoire de ces rencontres, sans lesquelles rien ne serait arrivé.

1. Bill Hewlett et David Packard

En 1939, bien avant Apple, Bill Hewlett et David Packard investissent le garage d’une maison qu’ils louent à Palo Alto. Les deux amis qui se sont rencontrés à l’université de Stanford lors d’un match de football américain se retrouvent dans le même cours d’électronique et deviennent potes, au point de partir pêcher ensemble et… de développer un modèle d’oscillateur audio. Avec 538 dollars en poche et l’aide de leur ancien professeur d’électronique et mentor Fred Terman, ils créent l’entreprise Hewlett-Packard (HP) et décrochent rapidement leur premier contrat avec la vente de 8 oscillateurs à Disney pour synchroniser le dessin animé Fantasia. Bill et David s’orienteront par la suite vers la fabrication de calculateurs, d’imprimantes, puis de micro-ordinateurs. Mais au-delà des machines qu’ils ont pu concevoir, c’est leur vision commune de la culture d’entreprise et du management qui fera la différence, le fameux « HP Way ». Les deux amis, qui prendront chaque décision importante ensemble pendant 40 ans, privilégieront ainsi l’utilisation du prénom plutôt que du nom de famille, inciteront les employés à laisser la porte de leur bureau ouverte et choisiront pendant la récession des années 70 de diminuer de 10% les salaires des membres du board au lieu de licencier. Des concepts novateurs pour l’époque qui sont aujourd’hui monnaie courante dans la Silicon Valley.

2. Gordon Bowker, Jerry Baldwin et Zev Siegl

L’histoire de Starbucks débute un jour de 1970 à Seattle alors que Gordon Bowker retrouve ses deux amis Jerry Baldwin et Zev Siegl pour casser la croûte. Les trois compères se connaissent de longue date : Gordon et Jerry sont devenus colocataires après s’être rencontrés dans la (longue) file d’attente d’attribution des chambres à l’Université de San Francisco. Zev croisera leur route un peu plus tard après avoir bien accroché avec Gordon lors d’un covoiturage entre NYC et SF. Fans de cinéma et de littérature, les trois amis se perdent de vue pour se retrouver 7 années plus tard, et lancent plusieurs projets ensemble comme l’enregistrement d’émissions de radio de musique classique. Mais cela ne leur suffit pas, ils veulent monter un business ensemble ! Lors de ce déjeuner, qui se termine avec un café de mauvaise qualité comme souvent aux Etats-Unis, Gordon a une idée : et s’ils ouvraient une boutique de café à Seattle ? Lui qui se rend régulièrement à Vancouver pour acheter son café torréfié est persuadé qu’il y a un marché à prendre sur le sol américain. En mars 1971, Gordon, Jerry et Zev inaugurent un établissement appelé Starbucks, un nom directement inspiré du roman Moby Dick. Initialement professeur d’histoire, Zev devient le premier salarié et se consacre à la gestion de la boutique, tandis que Jerry s’occupe des achats quand il ne donne pas de cours d’anglais à ses élèves, et que Gordon, journaliste dans un journal local, gère le marketing sur son temps libre. En 1980, l’enseigne compte déjà 4 établissements à Seattle.

image

Les deux amis, qui prendront chaque décision importante ensemble pendant 40 ans, privilégieront ainsi l’utilisation du prénom plutôt que du nom de famille, inciteront les employés à laisser la porte de leur bureau ouverte et choisiront pendant la récession des années 70 de diminuer de 10% les salaires des membres du board au lieu de licencier.

3. Bill Bowerman et Phil Knight

Que se passe-t-il quand un entraîneur d’athlétisme et un étudiant en comptabilité se lient d’amitié ? Et bien cela mène à la création de l’entreprise Nike ! Étudiant passionné par les courses de demi-fond, Phil Knight fait la connaissance de Bill Bowerman en 1950 dans l’Oregon, qui devient à la fois son ami, son coach et son mentor. Bill est un ancien lieutenant de l’armée américaine qui entraîne des athlètes, et développe la douce ambition de révolutionner la pratique du running. Cela tombe bien ! Phil, qui fait de son côté un tour du monde après sa remise de diplôme en 1962, découvre au Japon les chaussures Onitsuka Tiger qui semblent correspondre aux chaussures que Bill a toujours rêvé de fabriquer. Phil négocie la distribution de la marque pour l’ouest des Etats-Unis et envoie deux exemplaires à Bill qui lui propose alors de s’associer. Les deux amis créent en 1964 la société Blue Ribbon Sports, renommée dès 1971 Nike, un nom inspiré de la déesse grecque de la victoire Niké, capable de se déplacer très très vite. Ils décident assez rapidement de produire leurs propres chaussures et changent leur logo pour la fameuse virgule en s’inspirant des ailes d’une sculpture de la déesse. Ils commercialisent leur première chaussure d’athlétisme puis vous connaissez la suite : les modèles à succès se succèdent avec les Air Force 1 et les Air Max, et la marque devient une référence dans le milieu sportif.

image

4. Sergey Brin et Larry Page

Un jour de 1995, Sergey Brin, alors étudiant à l’Université de Stanford, guide un groupe de potentiels futurs élèves. Lors de la visite du campus et de la ville, il se prend la tête en discutant urbanisme avec un des visiteurs qui n’est autre que… Larry Page ! Les deux hommes ont chacun des opinions assez tranchées et la discussion s’envenime. Mais cet épisode ne les empêchera pas de se rapprocher lorsque Larry intègre l’Université et commence à développer un algorithme pour améliorer les recherches sur le Web. Inspiré par le monde scientifique et les travaux de Jon Kleinberg, Larry décide de prendre en compte le nombre de publications qui citent les pages web. Les challenges mathématiques devenant de plus en plus complexes, il propose à Sergey, qui est particulièrement doué dans ce domaine, de rejoindre le projet. Portant à l’origine le nom de BackRub, le projet devient par la suite Googol, le chiffre 10 à la puissance 100 en langage mathématique, pour finir avec Google, suite à une faute de frappe selon certaines sources. Google est introduit en bourse en 2004, avec comme conditions imposées par les deux fondateurs une interview dans le magazine de charme Playboy le jour de la cotation ainsi qu’une lettre ouverte aux investisseurs détaillant la philosophie et les valeurs de l’entreprise. Le fameux « don’t be evil » deviendra la devise de l’entreprise jusqu’en 2015.

image

5. Michel de Rovira et Augustin Paluel-Marmont

On se souvient tous de l’action #AllezHowardUnCafé menée tambour battant par les équipes de Michel et Augustin pour rencontrer le PDG de Starbucks. Derrière cette marque française pas comme les autres, il y a Michel de Rovira et Augustin Paluel-Marmont, deux amis qui se connaissent depuis le collège et deviennent inséparables. Ensemble, ils partent à l’aventure en Afrique et en Amérique du Sud sur des missions humanitaires, et si la vie les amène sur des voies différentes au début de leurs carrières professionnelles, Augustin trouvera rapidement un projet commun qui les réunira à nouveau. Pas vraiment convaincu par ses différents jobs en cravate derrière un bureau, Augustin décide en 2003 de faire un stage en boulangerie et de passer son CAP boulanger en candidat libre. A la suite d’un rapide retour infructueux dans le marketing, il prend une année sabbatique pour faire le tour de toutes les boulangeries de la capitale avec l’objectif de créer un guide des meilleures boulangeries de Paris. C’est à ce moment-là qu’il recontacte son vieil ami Michel. Après s’être empiffré de pains au chocolat, le duo décide de cuisiner leurs propres petits sablés avec des produits naturels, sur le modèle de Ben & Jerry’s, et les commercialise dans un premier temps chez les commerçants du quartier. Aujourd’hui détenue à 95% par le groupe Danone, la marque Michel et Augustin réalisait en 2018 50 millions d’euros de chiffres d’affaires rien qu’en France, Belgique et en Suisse.

image

Cet article est né d’une belle rencontre avec Disney+. À l’occasion de la sortie de la nouvelle série d’animation, Monstres & Cie : Au travail, Welcome to the Jungle s’associe à la série pour ficeler un dossier monstrueux consacré au travail en équipe. Cet article est le premier d’une suite de six contenus qui devraient changer pour de bon le regard que vous portez sur vos collègues. Le rire est notre avenir, amicalement vôtre.

Article édité par Matthieu Amaré.

Suivez Welcome to the Jungle sur Facebook, LinkedIn et Instagram ou abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir, chaque jour, nos derniers articles !

Probíraná témata